Druyes-les-Belles-Fontaines (Yonne)
Samedi 9 août. Sur la route de Vezelay, arrêt obligatoire à Druyes-les-Belles-Fontaines***, village fondé au VIe siècle par Saint Romain qui, venant d'Italie, s'installa dans une grotte de la falaise qui porte aujourd'hui son nom. Il évangélisa la petite population éparpillée et amorca l'assainissement des marais en drainant la Druyes. Il construisit deux chapelles et un monastère, aujourd'hui disparus. Devenu Saint-Romain, des pèlerinages sont organisés et un village naît et grandit : Druyes.

En ce bel après-midi du mois d'août, Blandine, Aurélie et moi allons directement à l'essentiel : le château fort de Druyes-les-Belles-Fontaines***. Construit au XIIe siècle par les comtes de Nevers, il demeure leur propriété jusqu'au XVIIIe siècle. Palais princier autant que forteresse, il est au XIIIe siècle l'une des résidences habituelles de Pierre II de Courtenay, empereur de Constantinople. À partir du XVIIe siècle, ayant perdu tout intérêt militaire, il n'est plus occupé et tombe lentement en ruine. Il échappe à la démolition sous la Révolution mais il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que les habitants de Druyes et les pouvoirs publics se préoccupent de son sort et le sauvent de la ruine. Druyes fait partie de la première génération des châteaux philippiens ou châteaux-cours, construits à l'époque du roi Philippe-Auguste avec un plan simple, des tours circulaires qui permettaient d'offrir une meilleure défense à moindre coût. Il est construit sur un plan carré de 52 mètres de côté. Les angles sont défendus par quatre tours rondes. Trois des quatre courtines possèdent une tour carrée. La tour nord, la plus haute, est une porte d'entrée fortifiée. Un grand logis, aujourd'hui disparu, s'appuyait sur la courtine sud, percée d'ouvertures romanes en plein cintre.

Du haut des tours***, la vue sur la cour principale du château, et plus loin, sur toute la vallée de la Druyes, est impressionnante. Pas vrai, Blandine ! Depuis le sommet, on peut aussi voir les courtines et le chemin de ronde qui serpentait autour du château.
A la sortie du château, on se trouve immédiatement dans la première enceinte***. Sur cette colline en forme de triangle s'étendait un village fortifié avec tours et porte d'entrée, qui constituait la première défense du château. Le sommet plat de la colline, en forme de triangle de 300 mètres de côté, était ceinturé par une muraille. On accédait au bourg fortifié par une poterne, située sur la pointe nord du triangle, là où la pente est la moins forte. À l'opposé de l'entrée, le plateau domine la vallée d'une centaine de mètres, c'est en ce lieu pratiquement inexpugnable que fut construit le château. Aujourd'hui, de magnifiques maisons de caractère ont poussé au sommet de la colline. C'est l'occasion de faire quelques photos des bâtisses et de leurs jolis jardins...
Bon, après cette belle petite visite du château, il est grand temps de faire un retour aux sources... de Druyes ! Ou plutôt de sa rivière. C'est ici que se nichent les « grottes de Saint Romain » fondateur du village et Cave aux Fées. Il paraît que les vestiges de la grotte de Saint Romain sont indiquées par une croix en bois visible à gauche de l'étang de Druyes... Evidemment, on ne la trouvera pas !
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